« Au fond c’est pas si grave » donne la parole aux femmes, un spectacle où ça parle beaucoup ou plus du tout. Un spectacle drôle et tragique tout à la fois. Paradoxe de la parole féminine que nous avons voulu mettre sur scène. D’un côté, les femmes qui se regardent sans concession, rient d’elles mêmes, s’angoissent du kilo pris, du sport que décidément elles n’arrivent pas à pratiquer régulièrement. De courtes scènes inspirées de l’univers de la BD parlent des femmes avec humour et dérision. Apparaissent dans ces scènes, clichés, caricatures et stéréotypes autour de l’image des femmes et en particulier l’apparence : le poids, la chirurgie esthétique. Pour monter ces scènes, les deux comédiennes empruntent à la BD, une forme, une façon de dire les choses. Sur scène, elles poussent à fond chaque trait que ce soit avec les mots et avec leur corps. Mais derrière l’angoisse d’un corps parfait, des solitudes, des blessures profondes, une incompréhension. Des femmes blessées par des hommes qui n’ont pas su les aimer ou qu’elles n’ont pas su aimer, qu’elles ont mal choisis. En fil rouge, entre ces courtes scènes, des textes empruntés à un auteur contemporain, Xavier Durringer, où les femmes parlent encore d’elles mais autrement. Des monologues qui percent à jour les souffrances, les failles, les doutes. On rit jaune.
Un choix éclectique de textes pour montrer la dualité, le dédoublement, le paradoxe dans lesquels évoluent les femmes. Derrière le cliché simpliste, des doutes permanents, des souffrances profondes. Et c’est tout cela qui nous touche parce que nous sommes femmes, parce que nous nous inquiétons devant un petit bourrelet, les premières rides parce que nous crions, pleurons quelquefois à l’intérieur parce que le doute, la culpabilité, l’impuissance… et que malgré tout, l’humour revient toujours et les rires ramènent à cette simple phrase «la vie n’est pas sérieuse». Deux comédiennes porteuses donc de leur propre parole et d’une parole plus universelle.